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C'est l'un des accessoires préférés des scènes où l'on cherche à donner la chair de poule au lecteur ou au spectateur. La toile d'araignée évoque immanquablement l'abandon ou l'horreur. Pourtant, elle fait partie de ces incroyables merveilles de la nature, tant par son aspect que par sa composition et sa fonction. Ce n'est sans doute pas pour rien que l'on appelle le réseau Internet la Toile (attention de ne pas s'y engluer). Et si, pour les araignées qui font des toiles, elles sont toutes construites selon les mêmes principes, il existe bien des différences de dessin et de taille entre les quelque 40 000 espèces connues, ainsi qu'en fonction de la proie visée.
Car une toile d'araignée est avant tout un piège. C'est comme un filet immobile qui va collecter les animaux de l'air. On estime qu'il faut en moyenne une heure de travail et 30 mètres de fil de soie pour bâtir une toile. Ce qui n'est pas mal pour une araignée qui n'est pas Spider-Man : elle ne peut pas projeter son fil. Elle doit donc compter sur le vent ou sur les plus légers déplacements d'air.
Mauvaise vue
Voici comment elle s'y prend. Elle va commencer par réaliser un cadre. Le bord horizontal supérieur est le plus « difficile » à placer. L'araignée déroule un fil vertical à partir d'un point haut. Un souffle de vent va lui permettre, en se balançant, d'atteindre un point de l'autre côté du « gouffre » d'air. Il arrive aussi que ce premier cadre puisse être mis en place par un cheminement de l'araignée. Puis elle va poser une sorte de Y reliant les bords horizontaux supérieur et inférieur de son cadre.
Elle va alors rajouter progressivement, dans un ordre bien précis, des dizaines de rayons dont le centre est le point central du Y. Pour consolider tout cela, en partant du centre de la toile, elle va tisser un fil épais en spirale assez serrée. Après quelques tours, elle va arrêter cette spirale et partir sur les bords de la toile. Là, elle va commencer à poser la spirale « définitive », revenant lentement vers le centre. Au passage, elle va se nourrir de la première spirale qu'elle avait tissée.
Il ne lui reste plus qu'à attendre qu'une proie soit piégée. Les araignées ont le plus souvent une très mauvaise vue, même si elles peuvent avoir jusqu'à huit yeux. Mais ce sont de véritables détecteurs high-tech de vibrations, aussi bien celles de l'air que celles des fils de sa toile. L'animal possède des milliers de capteurs de deux types, des poils et des fentes, situés sur les pattes et l'abdomen. Grâce à eux, une araignée est ainsi capable d'« entendre » des vibrations inaudibles pour l'homme. Après avoir complètement immobilisé sa proie avec son fil, elle va se délecter de sa « pêche », qu'elle va proprement liquéfier afin de pouvoir la « boire ».
Toutes les araignées, même les plus primitives, produisent de la soie. On pense qu'à l'origine, cette soie n'était destinée qu'à la protection des oeufs. Selon les espèces, elle peut aussi servir à tapisser les nids souterrains ou sous-marins, à élaborer des armes de chasse (autre que des toiles), à baliser des itinéraires...
Plus dure que le métal
Cette soie est produite dans des glandes de l'abdomen où elle est liquide. Elle va se solidifier au contact de l'air lorsqu'elle va être « expulsée » puis tirée par les pattes arrières de l'araignée. Celle-ci peut produire plusieurs types de soie en fonction de l'usage qu'elle veut en faire. Ainsi, si elle veut faire une toile, elle va produire une soie collante. Et pour ne pas rester engluée dans son oeuvre, elle va sécréter au bout de ses pattes une substance antiadhésive.
La soie de l'araignée a fait rêver des générations de scientifiques, d'industriels et de... militaires. Car c'est un matériau extraordinaire. Il détient le record de ténacité, c'est-à-dire la capacité d'absorption d'énergie, de tous les matériaux naturels. Plus simplement dit, cette soie est plus « dure » que le métal. Des recherches ont donc été menées pour l'utiliser à la confection de... gilets pare-balles. Une telle protection en soie d'araignée serait ainsi capable d'arrêter net une masse de 300 kg lancée à 300 km/h. Excusez du peu.
Mais la production de cette soie est difficile. Peut-être faudrait-il embaucher les araignées sociales guyanaises Anelosimus eximius. Bien que de petite taille (un demi-centimètre), elles sont capables de tisser d'énormes toiles (plusieurs mètres) car elles coopèrent toutes à sa réalisation. Elles parviennent ainsi à capturer des proies 700 fois plus lourdes qu'elles.
Il y a aussi les araignées-astronautes. Envoyées dans l'espace, elles ont réussi à tisser leur toile comme sur le plancher des vaches. Il y a les venimeuses, les cracheuses, les araignées-crabes et les araignées-loups. Et il y a bien sûr celles qui nous ont intéressés, les araignées cinéphiles (« on se fait une toile ? »)...
Source ... http://www.lefigaro.fr/sciences/2007/06/14/01008-20070614ARTFIG90065-comment_les_araignees_tissent_elles_leur_toile.php ...
Car une toile d'araignée est avant tout un piège. C'est comme un filet immobile qui va collecter les animaux de l'air. On estime qu'il faut en moyenne une heure de travail et 30 mètres de fil de soie pour bâtir une toile. Ce qui n'est pas mal pour une araignée qui n'est pas Spider-Man : elle ne peut pas projeter son fil. Elle doit donc compter sur le vent ou sur les plus légers déplacements d'air.
Mauvaise vue
Voici comment elle s'y prend. Elle va commencer par réaliser un cadre. Le bord horizontal supérieur est le plus « difficile » à placer. L'araignée déroule un fil vertical à partir d'un point haut. Un souffle de vent va lui permettre, en se balançant, d'atteindre un point de l'autre côté du « gouffre » d'air. Il arrive aussi que ce premier cadre puisse être mis en place par un cheminement de l'araignée. Puis elle va poser une sorte de Y reliant les bords horizontaux supérieur et inférieur de son cadre.
Elle va alors rajouter progressivement, dans un ordre bien précis, des dizaines de rayons dont le centre est le point central du Y. Pour consolider tout cela, en partant du centre de la toile, elle va tisser un fil épais en spirale assez serrée. Après quelques tours, elle va arrêter cette spirale et partir sur les bords de la toile. Là, elle va commencer à poser la spirale « définitive », revenant lentement vers le centre. Au passage, elle va se nourrir de la première spirale qu'elle avait tissée.
Il ne lui reste plus qu'à attendre qu'une proie soit piégée. Les araignées ont le plus souvent une très mauvaise vue, même si elles peuvent avoir jusqu'à huit yeux. Mais ce sont de véritables détecteurs high-tech de vibrations, aussi bien celles de l'air que celles des fils de sa toile. L'animal possède des milliers de capteurs de deux types, des poils et des fentes, situés sur les pattes et l'abdomen. Grâce à eux, une araignée est ainsi capable d'« entendre » des vibrations inaudibles pour l'homme. Après avoir complètement immobilisé sa proie avec son fil, elle va se délecter de sa « pêche », qu'elle va proprement liquéfier afin de pouvoir la « boire ».
Toutes les araignées, même les plus primitives, produisent de la soie. On pense qu'à l'origine, cette soie n'était destinée qu'à la protection des oeufs. Selon les espèces, elle peut aussi servir à tapisser les nids souterrains ou sous-marins, à élaborer des armes de chasse (autre que des toiles), à baliser des itinéraires...
Plus dure que le métal
Cette soie est produite dans des glandes de l'abdomen où elle est liquide. Elle va se solidifier au contact de l'air lorsqu'elle va être « expulsée » puis tirée par les pattes arrières de l'araignée. Celle-ci peut produire plusieurs types de soie en fonction de l'usage qu'elle veut en faire. Ainsi, si elle veut faire une toile, elle va produire une soie collante. Et pour ne pas rester engluée dans son oeuvre, elle va sécréter au bout de ses pattes une substance antiadhésive.
La soie de l'araignée a fait rêver des générations de scientifiques, d'industriels et de... militaires. Car c'est un matériau extraordinaire. Il détient le record de ténacité, c'est-à-dire la capacité d'absorption d'énergie, de tous les matériaux naturels. Plus simplement dit, cette soie est plus « dure » que le métal. Des recherches ont donc été menées pour l'utiliser à la confection de... gilets pare-balles. Une telle protection en soie d'araignée serait ainsi capable d'arrêter net une masse de 300 kg lancée à 300 km/h. Excusez du peu.
Mais la production de cette soie est difficile. Peut-être faudrait-il embaucher les araignées sociales guyanaises Anelosimus eximius. Bien que de petite taille (un demi-centimètre), elles sont capables de tisser d'énormes toiles (plusieurs mètres) car elles coopèrent toutes à sa réalisation. Elles parviennent ainsi à capturer des proies 700 fois plus lourdes qu'elles.
Il y a aussi les araignées-astronautes. Envoyées dans l'espace, elles ont réussi à tisser leur toile comme sur le plancher des vaches. Il y a les venimeuses, les cracheuses, les araignées-crabes et les araignées-loups. Et il y a bien sûr celles qui nous ont intéressés, les araignées cinéphiles (« on se fait une toile ? »)...
Source ... http://www.lefigaro.fr/sciences/2007/06/14/01008-20070614ARTFIG90065-comment_les_araignees_tissent_elles_leur_toile.php ...
