18 ans jour pour jour que Kurt Cobain a mis fin à ses jours. Le fanatisme autour de son héritage lui, est toujours aussi vivace.
Kurt Cobain est devenu une icône malgré lui. Une malédiction pour celui qui rejetait l’idolâtrie et l’égocentrisme de ses pairs . Deux fléaux qui seront finalement venus à bout de son instinct de survie.
Nous sommes en 1989 à Seattle – ville au Nord-Ouest des USA écrasée par l’indifférence – Nirvana sort de sa cave et pond un EP nommé Bleach. Le métal de Metallica taquine les clichés. Celui d’Aerosmith, Def Leppard ou autre Iron Maiden encore plus.
La dernière décennie du millénaire se doit d’avoir sa propre identité musicale. Ce sera celle du Grunge. En 1992, Nirvana sort son album Nevermind porté par le single Smells like teen spirit. Une claque. Le succès auprès des jeunes est immédiat. Le message véhiculé par Nirvana séduit les teenagers en mal d’idéal. Les voix rocailleuses chantent le désespoir et la peine. La vie n’est plus une fête permanente mais un fardeau. La drogue ne sert plus à déconner mais à s’échapper. La tendance est au suicidaire. La rébellion est à la mode et MTV récupère le flambeau pour nourrir son audimat.
Celle que l’on nommera la génération X a trouvé son icône : Kurt Cobain. Nirvana devient hype. On s’arrache les t-shirts de Kurt Cobain et ses sbires, nouvelles effigies de la contestation, à 150 francs le morceau de tissu. Dans son sillage, c’est toute la scène de Seattle qui se fait entendre : Soundgarden, Pearl Jam et autre Alice in Chains …
Le Grunge devient une attitude. Le mot d’ordre est le sale. Un minimum pour un mouvement qui tire son nom d’une mycose. On ne se lave plus les cheveux, on ne se rase plus. Du côté du dressing, c’est la révolution. A la poubelle les falzars en peau de serpents ultra-moulants de nos ex-idoles, Axl Rose et Steven Taylor. Les jeans se portent larges et troués et le débardeur est remplacé par la chemise de bucheron. Au pied, c’est le grand retour de la converse.
Kurt Cobain lui encaisse. Et pas seulement les royalties de ses albums. Cobain se transforme en icône, en demi-dieu. Tout ce qu’il rejette en bloc. La célébrité est bien trop lourde à porter. Il se fait sauter le caisson à coup de chevrotine le 5 avril 1994. Le monde de la musique n’avait pas autant pleuré depuis ce 8 décembre 1980 où John Lennon se faisait assassiner devant le Dakota Building à New-York.
Nirvana ne laisse pas seulement derrière lui des millions de fans éplorés. Nirvana, c’est aussi quatre albums (Nevermind – Incesticide – In Utero – le très fameux MTV UnPlugged), de nombreux tubes (Smells like teen Spirit – Come as you are – la reprise de Bowie The Man who sold the World). Le plus important, c’est l’influence que toute la scène Grunge a eu sur la musique des années 90 jusqu’à aujourd’hui.
Nirvana, ce n’est pas seulement Kurt Cobain mais également le bassiste, Kris Novoselic, et l’excellent batteur, Dave Grohl. Si le premier n’a jamais vraiment continuer sa route sous les spotlights, le second ne s’est pas laissé abattre. Il forme Foo Fighters et enchaine depuis une quinzaine d’année les albums et les tournées sold out.
Après son décès, le leader de Nirvana a rejoint le panthéon de la musique composé entre autres des Beatles disparus, Freddy Mercury, Janis Joplin, Jimi Hendrix ou encore Bob Marley. Il est aussi un membre du triste club des 27. Un cercle qui tient son nom de l’âge auquel beaucoup d’artistes sont morts (Jim Morrison, Jimi Hendrix, Amy Winehouse…).
18 ans après, l’héritage de Kurt Cobain est toujours présent, les vendeurs de souvenirs se frottent les mains, Courtney Love aussi. Quand on vous parlait de malédiction …
Dernière édition par NARKO le Sam 5 Avr - 20:34, édité 3 fois