Plante carnivore
On appelle plante carnivore tout végétal capable d'attirer et de capturer des proies (insectes, acariens et autres petits invertébrés essentiellement) puis d'en assimiler tout ou partie afin de subvenir (partiellement) à ses propres besoins. Il existe plus de 600 espèces de plantes carnivores connues à ce jour.
Espèces menacées
Dans le monde entier, les plantes carnivores sont en régression, pour plusieurs raisons connues, comme celles ci-dessous:
1. destruction, déforestation et fragmentation écologique de leurs milieux naturels (ex : recul ou eutrophisation des tourbières à sphaignes qui abritaient les droseras, déforestation (ou artificialisation des forêts tropicales pour la plupart des autres espèces) eutrophisation des eaux abritant des plantes carnivores aquatiques...) ;
2. localement, collecte de certaines espèces rares et recherchées par des collectionneurs ;
3. pollutions : une étude1 montre que la consommation par ces plantes d'insectes contaminés par des métaux lourds ou toxiques (fréquent chez les moustiques et chironomidés ainsi que certaines mouches dont les larves vivent respectivement dans l'eau et les sédiments) est un des facteurs explicatif du déclin général des plantes carnivores. Les toxiques apportés par les insectes interfèrent avec certains processus vitaux de la plante dont l'absorption des nutriments. Quand on nourrit en laboratoire un Sarracenia leucophylla avec des mouches dont les asticots ont été contaminés par du cuivre ou du cadmium, on constate une perturbation de la croissance.
Dionée
Écologie
Les plantes carnivores se distinguent du reste du règne végétal par leur capacité à attirer, capturer et digérer leurs proies. Une plante capable uniquement de capture, éventuellement de dégradation, mais incapable d'assimiler sa proie, est qualifiée de protocarnivore.
Si un grand nombre d’espèces de plantes carnivores se situent dans des régions tropicales, on peut néanmoins en trouver des spécimens sous presque toutes les latitudes. Ces plantes poussent la plupart du temps dans des sols pauvres en azote et en phosphore, comme dans les tourbières. La carnivorie est une adaptation à des environnements pauvres et qui leur confère un avantage écologique leur permettant de les coloniser. L'apparition et la spécialisation de la carnivorie est un exemple riche en écologie évolutive, au même titre, sinon plus, que l'apparition progressive de l’œil (voir Richard Dawkins, Stephen Jay Gould).
La qualification de « plantes insectivores » ou « plantes entomophages » n'est pas toujours valable : si elle précise le régime alimentaire majoritaire d'un grand nombre de plantes carnivores, certaines ne se nourrissent pas du tout d'insectes (c'est le cas notamment des Utriculaires, qui ciblent des protozoaires). De plus, il est toujours possible que des arachnides, des mollusques (petites limaces), voire des vertébrés soient victimes de pièges réputés "insectivores".
Les pièges sont, dans la plupart des cas, des feuilles modifiées. La diversité morphologique et fonctionnelle de ces pièges est remarquable. L’outre de capture des Utriculaires, l’urne des Népenthès, les mâchoires des Dionées, les poils gluants des Rossolis, etc. sont des adaptations indépendantes à la fonction carnivore.
La nutrition carbonée et la production de sucres se font par la voie classique de la photosynthèse, comme chez la plupart des végétaux dit supérieurs. Les plantes carnivores fixent ainsi le dioxyde de carbone de l’air, en présence de lumière, et absorbent l’eau et sels minéraux par leurs racines. Les proies qu’elles capturent ne sont, bien souvent, que des sources complémentaire d’azote et de phosphore
Héliamphores originaire des tepuys
Moyens de captures
Les pièges des plantes carnivores sont caractérisés par leur mobilité et leurs rapidité pour quelques unes. S'ils sont mobiles ils sont dits "actifs", s'ils ne le sont pas, on parle de pièges "passifs". Certains mouvements sont visibles à l'œil nu, comme la fermeture du piège de la Dionée.
Les pièges actifs
Ici, une partie de la plante exerce un mouvement pour la capture des proies, les genres suivants utilisent des pièges définis comme "actifs" :
Aldrovanda et Dionaea : pièges à mâchoires ;
Drosera, Drosophyllum : pièges à mucilage (gouttelettes collantes) dont la feuille et les poils s'enroulent autour des proies pour l'immobiliser ce qui augmente la surface de contact entre elles et les glandes digestives de la plante. Le mouvement est généralement imperceptible à l'œil nu, sauf chez D. burmannii, D. sessilifolia et D. glanduligera ;
Utricularia : la proie (éventuellement un insecte ou invertébré aquatique) est aspirée par ses outres (éventuellement sous l'eau chez certaines espèces strictement aquatiques).
Les pièges passifs
Les genres suivants ont des systèmes de piégeage considérés comme passifs car immobiles :
Brocchinia et Catopsis : un seul piège par plante, au centre des feuilles plaquées les unes contre les autres et dans lequel les proies se noient ;
Byblis, Drosophyllum, Ibicella, Pinguicula, Roridula et Triphyophyllum : pièges à glu comme ceux des Drosera, mais démunis de mouvement. Le piège des Pinguicula est parfois dit "semi-passif", car certaines espèces replient légèrement le bord de leurs feuilles ce qui est considéré comme une adaptation pour qu'en cas de pluie leurs sucs digestifs et leur nourriture ne soient lessivés par l'eau ;
Cephalotus follicularis, Darlingtonia, Heliamphora, Nepenthes et Sarracenia : pièges à urnes, qui sont des feuilles modifiées ;
Genlisea : pièges à nasses.
Byblis à fleur de lin
Liste de genres
De nombreux genres sont carnivores, on peut citer :
Aldrovanda, plante aquatique apparentée aux Dioneae
Brocchinia, au moins une espèce carnivore dans ce genre de Broméliacées,
Byblis, pièges à glu,
Catopsis, une Broméliacée épiphyte,
Cephalotus, plantes à urnes australiennes,
Darlingtonia, la plante-cobra, apparentée aux Sarracenia
Dionaea, et ses pièges à mâchoires
Drosera, pièges à glu,
Drosophyllum, apparenté à Drosera,
Genlisea, pièges carnivores souterrains
Heliamphora, plantes à urnes sud-américaines,
Ibicella, carnivore ou proto-carnivore,
Nepenthes, plantes à urnes asiatiques,
Pinguicula, telles les grassettes de montagne en France,
Roridula, plutôt proto-carnivore en association avec une punaise,
Sarracenia : plantes à urnes américaines,
Triphyophyllum, dont un seul type foliaire est carnivore,
Utricularia, dont les pièges sont racinaires.
Taxonomie
Les plantes carnivores dans l'imaginaire collectif
Les plantes carnivores ont toujours suscité un grand intérêt de la part du public. Les auteurs de romans d'aventures, les écrits des premiers explorateurs, le cinéma, la télévision, les jeux vidéo et la publicité ont utilisé leur côté sensationnel. Le mythe de l'arbre anthropophage de Madagascar au XIXe siècle.
Indigène dévoré par une plante carnivore, illustration de J.W. Buel, 1887
Source... http://fr.wikipedia.org/wiki/Plante_carnivore ...
On appelle plante carnivore tout végétal capable d'attirer et de capturer des proies (insectes, acariens et autres petits invertébrés essentiellement) puis d'en assimiler tout ou partie afin de subvenir (partiellement) à ses propres besoins. Il existe plus de 600 espèces de plantes carnivores connues à ce jour.
Espèces menacées
Dans le monde entier, les plantes carnivores sont en régression, pour plusieurs raisons connues, comme celles ci-dessous:
1. destruction, déforestation et fragmentation écologique de leurs milieux naturels (ex : recul ou eutrophisation des tourbières à sphaignes qui abritaient les droseras, déforestation (ou artificialisation des forêts tropicales pour la plupart des autres espèces) eutrophisation des eaux abritant des plantes carnivores aquatiques...) ;
2. localement, collecte de certaines espèces rares et recherchées par des collectionneurs ;
3. pollutions : une étude1 montre que la consommation par ces plantes d'insectes contaminés par des métaux lourds ou toxiques (fréquent chez les moustiques et chironomidés ainsi que certaines mouches dont les larves vivent respectivement dans l'eau et les sédiments) est un des facteurs explicatif du déclin général des plantes carnivores. Les toxiques apportés par les insectes interfèrent avec certains processus vitaux de la plante dont l'absorption des nutriments. Quand on nourrit en laboratoire un Sarracenia leucophylla avec des mouches dont les asticots ont été contaminés par du cuivre ou du cadmium, on constate une perturbation de la croissance.
Dionée
Écologie
Les plantes carnivores se distinguent du reste du règne végétal par leur capacité à attirer, capturer et digérer leurs proies. Une plante capable uniquement de capture, éventuellement de dégradation, mais incapable d'assimiler sa proie, est qualifiée de protocarnivore.
Si un grand nombre d’espèces de plantes carnivores se situent dans des régions tropicales, on peut néanmoins en trouver des spécimens sous presque toutes les latitudes. Ces plantes poussent la plupart du temps dans des sols pauvres en azote et en phosphore, comme dans les tourbières. La carnivorie est une adaptation à des environnements pauvres et qui leur confère un avantage écologique leur permettant de les coloniser. L'apparition et la spécialisation de la carnivorie est un exemple riche en écologie évolutive, au même titre, sinon plus, que l'apparition progressive de l’œil (voir Richard Dawkins, Stephen Jay Gould).
La qualification de « plantes insectivores » ou « plantes entomophages » n'est pas toujours valable : si elle précise le régime alimentaire majoritaire d'un grand nombre de plantes carnivores, certaines ne se nourrissent pas du tout d'insectes (c'est le cas notamment des Utriculaires, qui ciblent des protozoaires). De plus, il est toujours possible que des arachnides, des mollusques (petites limaces), voire des vertébrés soient victimes de pièges réputés "insectivores".
Les pièges sont, dans la plupart des cas, des feuilles modifiées. La diversité morphologique et fonctionnelle de ces pièges est remarquable. L’outre de capture des Utriculaires, l’urne des Népenthès, les mâchoires des Dionées, les poils gluants des Rossolis, etc. sont des adaptations indépendantes à la fonction carnivore.
La nutrition carbonée et la production de sucres se font par la voie classique de la photosynthèse, comme chez la plupart des végétaux dit supérieurs. Les plantes carnivores fixent ainsi le dioxyde de carbone de l’air, en présence de lumière, et absorbent l’eau et sels minéraux par leurs racines. Les proies qu’elles capturent ne sont, bien souvent, que des sources complémentaire d’azote et de phosphore
Héliamphores originaire des tepuys
Moyens de captures
Les pièges des plantes carnivores sont caractérisés par leur mobilité et leurs rapidité pour quelques unes. S'ils sont mobiles ils sont dits "actifs", s'ils ne le sont pas, on parle de pièges "passifs". Certains mouvements sont visibles à l'œil nu, comme la fermeture du piège de la Dionée.
Les pièges actifs
Ici, une partie de la plante exerce un mouvement pour la capture des proies, les genres suivants utilisent des pièges définis comme "actifs" :
Aldrovanda et Dionaea : pièges à mâchoires ;
Drosera, Drosophyllum : pièges à mucilage (gouttelettes collantes) dont la feuille et les poils s'enroulent autour des proies pour l'immobiliser ce qui augmente la surface de contact entre elles et les glandes digestives de la plante. Le mouvement est généralement imperceptible à l'œil nu, sauf chez D. burmannii, D. sessilifolia et D. glanduligera ;
Utricularia : la proie (éventuellement un insecte ou invertébré aquatique) est aspirée par ses outres (éventuellement sous l'eau chez certaines espèces strictement aquatiques).
Les pièges passifs
Les genres suivants ont des systèmes de piégeage considérés comme passifs car immobiles :
Brocchinia et Catopsis : un seul piège par plante, au centre des feuilles plaquées les unes contre les autres et dans lequel les proies se noient ;
Byblis, Drosophyllum, Ibicella, Pinguicula, Roridula et Triphyophyllum : pièges à glu comme ceux des Drosera, mais démunis de mouvement. Le piège des Pinguicula est parfois dit "semi-passif", car certaines espèces replient légèrement le bord de leurs feuilles ce qui est considéré comme une adaptation pour qu'en cas de pluie leurs sucs digestifs et leur nourriture ne soient lessivés par l'eau ;
Cephalotus follicularis, Darlingtonia, Heliamphora, Nepenthes et Sarracenia : pièges à urnes, qui sont des feuilles modifiées ;
Genlisea : pièges à nasses.
Byblis à fleur de lin
Liste de genres
De nombreux genres sont carnivores, on peut citer :
Aldrovanda, plante aquatique apparentée aux Dioneae
Brocchinia, au moins une espèce carnivore dans ce genre de Broméliacées,
Byblis, pièges à glu,
Catopsis, une Broméliacée épiphyte,
Cephalotus, plantes à urnes australiennes,
Darlingtonia, la plante-cobra, apparentée aux Sarracenia
Dionaea, et ses pièges à mâchoires
Drosera, pièges à glu,
Drosophyllum, apparenté à Drosera,
Genlisea, pièges carnivores souterrains
Heliamphora, plantes à urnes sud-américaines,
Ibicella, carnivore ou proto-carnivore,
Nepenthes, plantes à urnes asiatiques,
Pinguicula, telles les grassettes de montagne en France,
Roridula, plutôt proto-carnivore en association avec une punaise,
Sarracenia : plantes à urnes américaines,
Triphyophyllum, dont un seul type foliaire est carnivore,
Utricularia, dont les pièges sont racinaires.
Taxonomie
Les plantes carnivores dans l'imaginaire collectif
Les plantes carnivores ont toujours suscité un grand intérêt de la part du public. Les auteurs de romans d'aventures, les écrits des premiers explorateurs, le cinéma, la télévision, les jeux vidéo et la publicité ont utilisé leur côté sensationnel. Le mythe de l'arbre anthropophage de Madagascar au XIXe siècle.
Indigène dévoré par une plante carnivore, illustration de J.W. Buel, 1887
Source... http://fr.wikipedia.org/wiki/Plante_carnivore ...