Messages : 3380 Date d'inscription : 28/05/2011 Age : 47 Localisation : Nissan-lez-enserune
Sujet: L'EPAULARD OU ORQUE Sam 18 Juin - 10:46
L’orque ou épaulard (Orcinus orca) est un mammifère marin du sous-ordre des cétacés à dents, les odontocètes. On lui prête également le surnom de « baleine tueuse », par anglicisme de son appellation anglophone killer whale.
Ce cétacé est facilement reconnaissable à sa livrée noire et blanche et à la taille de sa nageoire dorsale qui peut atteindre 2 m de hauteur chez les mâles.
Classification
Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Mammalia Sous-classe Theria Infra-classe Eutheria Ordre Cetacea Sous-ordre Odontoceti Famille Delphinidae Sous-famille Orcininae Genre Orcinus Fitzinger, 1860 Nom binominal orca Orcinus (Linnaeus, 1758)
Repartition géographique
Étymologie
Le terme d'orque et le nom de son genre Orcinus dérive du latin antique orca1. Le nom scientifique du genre a parcouru plusieurs étapes avant le terme d’Orca orcinus. Dans la première description de Carl von Linné en 1758, elle est nommée « Delphinus orca ». En 1860, Fitzinger employa le premier terme Orcinus. Van Beneden et Gervais ont employé une autre dénomination : Orca gladiator. Son nom latin subit alors plusieurs révisions successives de la systématique, et l'espèce finit par se retrouver dans le genre Grampus, sous le nom de Grampus rectipinna pour les spécimens munis d’ailerons plus développés. Aujourd’hui, l’orque (Orcinus orca) est considérée comme la seule espèce du genre Orcinus. Le terme d'épaulard lui vient de l'aspect acéré de la nageoire dorsale, terme dérivé à la fois d'épaule et d'espaart qui signifie épée en ancien français2.
Le dictionnaire de l'Académie française, dans sa neuvième édition, précise qu'orque est du genre féminin ("une orque"), tandis qu'épaulard est masculin ("un épaulard").
Comportement
L'orque est une redoutable chasseuse. Son alimentation est essentiellement constituée de poissons, de manchots et d’autres mammifères marins (lions de mer, otaries, phoques, marsouins, baleines). Les proportions de ces proies dans le régime alimentaire ainsi que les techniques de chasse employées varient en fonction des populations. Les orques chassent les mammifères marins tels que les phoques et lions de mer en rôdant très près des plages, et en utilisant la technique d’échouage sur le rivage.
Bien que réputée opportuniste et belliqueuse, de récentes études ont démontré que l’orque peut aussi se montrer particulièrement serviable. Ainsi lorsqu’une orque croise un baleineau égaré, il lui arrive très souvent de parcourir des centaines de kilomètres pour le réunir avec sa mère. C’est pour cette raison que l’orque est parfois appelé « le secouriste des mers »3.
Les orques appartiennent à la même famille que les dauphins et, tout comme ces derniers, leur dressage est relativement aisé. Leur taille imposante, leur beauté et leurs bonds spectaculaires en font des attractions très appréciées par les visiteurs des delphinariums.
On distingue trois types d’orques bien définis : Les orques nomades sont constamment en déplacement et silencieuses. Elles sont parfois solitaires, ou en petits groupes de deux à sept individus. Leurs sons ne s’entendent que lors des repas. Ce sont ces orques qui s’attaquent aux requins et aux mammifères marins de grande taille. Elles possèdent un aileron pointu et droit. Les orques résidentes reviennent à chaque période donnée dans la même zone, ce qui rend leur étude assez simple. Elles vivent en groupes de cinq à cinquante individus dirigés par la doyenne des femelles. Elles se nourrissent de saumons et autres poissons, mais elles ont aussi été observées chassant des mammifères marins. Les résidentes vocalisent sans cesse et chaque groupe peut être reconnu par son dialecte unique. Elles utilisent fréquemment l’echolocation qui consiste à émettre des petits sons semblables à des clics et ensuite écoutent leur écho ce qui leur permet de détecter les proies et de se repérer en eaux troubles. Les orques offshore sont majoritairement ichtyophages et vivent en troupe de trente à soixante individus. Elles n’ont été découvertes qu’en 1988 au large de la Colombie-Britannique. Le type offshore ressemble plus aux résidentes qu’aux nomades ; en effet, la taille des groupes semble être assez similaire et leurs nageoire dorsale et leur selle grise est presque la même que les leurs. Elles vocalisent constamment, comme les résidentes. Leur régime demeure cependant un mystère; il semble qu’elles se nourrissent principalement de poisson .
Caractéristiques physiques
Morphologie
Crâne d’orque Les orques sont des odontocètes, ou baleines à dents.
Les orques ont une apparence caractéristique avec un dos noir, un ventre blanc et une tache blanche derrière et au-dessus de l’œil. Le corps est puissant et surmonté d’un grand aileron dorsal avec une tache gris foncé en forme de selle juste derrière. Les mâles mesurent entre 7 et 9 m de long (le spécimen le plus grand jamais vu mesurait 9,74 m) et pèsent entre 5 et 8,5 tonnes (le plus lourd spécimen pesait 11 tonnes) ; les femelles sont plus petites, mesurant entre 6 et 7 mètres pour une masse située entre 3 et 4 tonnes (le maximum connu pour une femelle est de 7,5 tonnes). À la naissance, le nouveau-né pèse environ 150 à 220 kg et mesure entre 2 et 2,70 m de long. À la différence de la plupart des dauphins, la nageoire caudale d’une orque est large et arrondie (elle peut mesurer plus de 2,40 m d’envergure). Pouvant mesurer plus de 2 mètres, l’aileron dorsal du mâle est plus grand que celui de la femelle (environ 90 cm). Il a une forme de triangle isocèle allongé tandis que l’aileron dorsal de la femelle est plus court et a la forme d’une faux. Néanmoins cet aileron s'affaisse chez la plupart des orques en captivité.
Cependant, les scientifiques ont constaté qu’il existait des orques de forme naine en Antarctique. Certains spécialistes veulent les considérer comme une espèce à part en les nommant Orca glacialis ou Orca nanus. Mais d’autres refusent de la considérer comme une espèce différente d’Orcinus orca.
L'orque pourrait être à l'origine de l'extinction du Mégalodon, notamment à cause de la concurrence alimentaire provoqué par sa capacité à chasser en groupe.
Mesures moyennes et maximales chez les orques de forme commune
(Mesures prises par les cétologues Éric Poncelet et John Ford) Longueur moyenne des mâles : 6,70 à 8,20 m (affiche fréquemment une moyenne de 8 - 8,50 m) Longueur moyenne des femelles : 5,50 à 7,30 m Poids moyen des mâles : 5 à 7 tonnes Poids moyen des femelles : 2,50 à 4 tonnes Longueur maximale des mâles : 9,80 m Longueur maximale des femelles : 8,40 m Poids maximal des mâles : 11 tonnes (poids record détenu par un mâle du Nord de l’Alaska) Poids maximal des femelles : 7,5 tonnes
Mesures moyennes et maximales chez les orques de forme naine
Longueur moyenne des mâles : 6,50 à 7 m Longueur moyenne des femelles : 5 à 6 m Poids moyen des mâles : 5 à 6,50 tonnes Poids moyen des femelles : 2,50 à 3 tonnes Longueur maximale des mâles : 7,50 m Longueur maximale des femelles : 6,50 m Poids maximal des mâles : 8,2 tonnes Poids maximal des femelles : 4 tonnes
Les scientifiques identifient les individus grâce aux entailles, coups et éraflures sur leurs ailerons ainsi qu'à la forme de l’aileron.
L’orque mâle a une silhouette caractéristique qui ne peut être confondue avec celle d’une autre espèce d’animal marin. Dans les eaux tempérées, les femelles et les juvéniles, s’ils sont observés d’une certaine distance, peuvent être pris pour des représentants d’espèces comme le faux-épaulard ou le dauphin de Risso .
Cycle de vie
La plupart des données sur le cycle de vie des orques proviennent de campagnes d’observation de longue durée portant sur des populations grégaires vivant le long des côtes de Colombie-Britannique et de l’État de Washington ainsi que d’études menées sur des orques en captivité. Compte tenu de la minutie des études menées et de la nature fortement structurée des groupes d’orques de ces populations, les données dont on dispose peuvent être considérées comme justes et détaillées ; toutefois les groupes d’orques transhumants et ceux vivant dans d’autres océans peuvent avoir des caractéristiques légèrement différentes.
Les femelles deviennent adultes à environ 15 ans. À partir de cet âge, elles ont des périodes de fertilité espacées de 3 à 16 mois. La durée de la période de gestation est variable, de quinze à dix-huit mois. Les mères donnent naissance à un seul nouveau-né, environ une fois tous les cinq ans. Dans les groupes d’orques grégaires étudiés, les naissances s’échelonnent tout au long de l’année, le pic de naissance se situant en hiver. La mortalité des nouveau-nés est très élevée ; d’après une étude, il semble que près de la moitié décèdent avant d’avoir atteint l’âge de six mois. Les nouveau-nés sont allaités durant 2 ans, mais commencent à se nourrir eux-mêmes à compter de l’âge de douze mois.
Les femelles se reproduisent jusqu’à l’âge de 40 ans ; elles élèvent donc en moyenne 5 nouveau-nés. Les orques femelles vivent en moyenne jusqu’à l’âge de cinquante ans, mais certaines peuvent vivre jusqu’à 80 voire 90 ans dans des cas exceptionnels. Les mâles deviennent sexuellement actifs à l’âge de 15 ans, et vivent environ 30 ans en moyenne, 50 ans dans des cas exceptionnels.
L’orque en chiffres Âge maximal : près de 90 ans (Lummi, une matriarche, est morte en août 2008 à l'âge de 98 ans). Âge moyen : 40 ans pour les mâles, 60 ans pour les femelles. Maturité sexuelle : 6 à 10 ans pour les mâles, 12 à 16 ans pour les femelles. Poids à la naissance : 180 kg Taille à la naissance : 2 m à 2,70 m Longueur des dents (dépassant de la gencive) : 4 à 8 cm Diamètre des dents à la base de la gencive : 2,5 à 5 cm
Alimentation
Une orque type B inspecte une phoque de Weddell (Leptonychotes weddellii) sur la Péninsule Antarctique. L’orque se nourrit de poissons (quand il est adulte, de 60 à 80 kg), d’oiseaux de mer, de manchots, de phoques, de lions de mer, de marsouins et aussi d’autres cétacés, la teneur exacte de leur alimentation dépendant de leur habitat. Il s’agit de l’un des rares cétacés à s’attaquer à d’autres mammifères marins (la pseudorque attaquerait elle aussi des petits mammifères marins). Les orques vivent, se déplacent et chassent en groupe de 3 à 40 individus dans la plupart des océans. L’éventail des techniques de chasse développées par l’orque est vaste, et dépend à la fois de la proie et de l’environnement. Ainsi, dans l’hémisphère sud, la chasse aux pinnipèdes se fait-elle parfois par échouage volontaire sur la plage. Les orques utilisent l’écholocation, un système de sonar naturel, sauf dans le cas de la traque des autres cétacés. Les chasses peuvent se dérouler en pleine mer ou près des côtes, auquel cas la proie est rabattue vers la terre jusqu’à ne plus pouvoir échapper à ses prédateurs. Lorsqu’il s’agit d’un gros cétacé, tous les membres du groupe participent, les uns immobilisant l’animal par la queue pendant que les autres le frappent de tous côtés.
L’épaulard (en liberté) ne s’attaque jamais à l’homme, malgré certaines rumeurs.
Cas particulier : Bien que le requin blanc et l’orque s’ignorent quand ils se croisent, il n’est pas rare que des orques s’attaquent à des requins blancs. Ainsi, dans la baie de Monterey, en Californie, une orque femelle d’environ 6 mètres et du nom de matricule "CA2" a été observée à plusieurs reprises attaquant des requins blancs. La première observation, datant d’octobre 1997, eut lieu quand CA2 a attaqué et tué un requin blanc de 3,50 mètres pour protéger son petit. CA2 avait attrapé le requin dans sa gueule, tout en bondissant dans les airs. Malgré sa peau extrêmement solide (plus solide que du cuir), le requin avait été mis en pièce par l’orque. La deuxième observation eut lieu quand CA2 attaqua un requin blanc plus gros (il devait faire 4,50 maximum).
Les orques utilisent leur vitesse et leur système d'écholocation dans la chasse. Il n'est pas rare que, tout comme les dauphins, elles fassent éclater par des chocs certains organes de leur proie ou adversaire (comme le foie, particulièrement visé).
On retrouve un comportement de chasse particulier de l'orque sur les côtes du Chili en Amérique du Sud. L'orque y longe les berges à la recherche de groupe d'otaries se trouvant sur la plage. Lorsqu'un groupe est trouvé, l'orque s'en approche furtivement en se déplaçant parallèlement à la berge tout en cachant son aileron dorsal puis se propulse en dehors de l'eau pour capturer une proie. Totalement émergée, elle peut ensuite retourner à l'eau en se balançant et se tortillant.
Où observer les orques ? En Colombie-Britannique, dans les eaux aux environs de l’île de Vancouver (San Juan Island, Victoria, Tofino). En Nouvelle-Zélande, paradis pour cétacés, les orques y vivent en grand nombre. Aux plages du Maroc et au détroit de Gibraltar, les orques viennent chasser le thon qu’elles prennent quelquefois dans les filets des pêcheurs. L’une d’elles a été abattue en 2007. En Argentine, dans la Péninsule Valdés, de juin à décembre. Aux Escoumins (Québec), où on peut les voir régulièrement. Aux Îles Crozet