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Méthode de filtration : la Fitration Jaubert

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Dams

Dams
Modérateur (Aquariophilie)

méthode de filtration:la Fitration Jaubert


C'est sans doute la technique se rapprochant le plus de la nature après celle de Lee Chin Eng qui préconisait en 1961 de mettre des invertébrés dans une cuve garnie de pierres vivantes, sans filtration aucune et dont le brassage était assuré à l'aide de larges diffuseurs.
Comme dans les aquariums de Lee Chin Eng, il n'y a pas de filtre à proprement parler dans les aquariums du professeur Jaubert de l'Université de Nice-Sophia Antipolis.

C'est en 1990, que pour la première fois j'entendis parler d'aquariums sans filtre.
Et quels aquariums, des aquariums d'eau de mer et de coraux en plus!
Ce fut un jour où je passais devant un des bureaux du bâtiment de biologie de l'Université de Nice.
C'était le bureau du professeur Jaubert dont la porte était ouverte et laissait apercevoir un aquarium d'environ 2000 l dont la base était légèrement plus large que la surface.
S'apercevant de mon intérêt pour son bac, le professeur Jaubert me permis d'entrer afin de voir de plus prés son oeuvre.

J'étais encore loin de me douter que ce bac tournait depuis environ 10 ans sans changement d'eau aucun ni filtration classique et que le système mis en place dans ce bureau venait d'être breveté.
Une discussion s'engagea alors et j'apprenais avec stupéfaction que ce bac évoluait en système fermé depuis plusieurs années et Jaubert m'assura que je pouvais me faire confirmer par ses collègues du labo que les coraux n'étaient pas changés tous les mois.
Les coraux peuplant cet aquarium dont vous pouvez voir une photo dans " The reef aquarium p 147 " ou le SeaScope n°10 (1993) non seulement vivent mais se développent et se reproduisent de façon significative.

Le secret de ce système le professeur Jaubert me le décrit brièvement: une couche d'eau confinée sous une couche de sable protégée du fouissage des occupants du bac par une grille (voir schéma)

Méthode de filtration : la Fitration Jaubert Eau_de10

Si la couche de sable est suffisamment épaisse et la granulométrie adaptée, un gradient d'oxygène dissous va se former dans ce sable vivant.
Les bactéries aérobies de la nitrification (ammonium-->nitrites-->nitrates) vont se développer dans la couche de sable supérieur tandis que les bactéries anaérobies hétérotrophes de la dénitrification (nitrates-->azote) vont s'installer dans la couche inférieur.
Un tel système peut donc théoriquement s'il est bien installé avec un sable bien ensemencé, boucler le cycle de l'azote sans recours à des changements d'eau importants nécessaires à l'élimination des nitrates s'accumulants en bout de cycle.
Et la réalité semble donner raison à la théorie puisque dans son bac expérimental un suivi des paramètres sur une période de quatre ans montre que la concentration de nitrates n'a pas dépassée les 0.35 mg/l avec 0.013 mg/l au bout de quatre ans!
Quant au calcium, celui-ci a évolué dans une fourchette de 460 à 520 mg/l qui doit faire rêver certains d'entre nous.
Inutile de préciser que cette concentration de calcium s'est maintenue sans apport externe de calcium.
Jaubert suggère que la dissolution du sable de corail grâce aux sécrétions acides des micro-organismes permet le maintien de concentrations élevées de calcium et un pH variant de 7.8 le matin à 8.25 le soir.

Précisons tout de même que dans ce système, le passage de l'eau n'est pas forcé à travers la couche de sable mais que les ions et les gaz circulent par diffusion passive.
Les composés jaunissants l'eau semblent dégradés par un mécanisme inconnu, peut-être par les bactéries hétérotrophes de la dénitrification (nécessitant une source de carbone pour vivre).
Ce système serait-il parfait ? Jaubert et al après avoir étudiés et comparés les flux de carbone et de calcium d'un pâté corallien de la Mer Rouge et du mésocosme de 40 m3 du musée océanographique de Monaco, ont conclu que les bilans de calcium et de carbone sont semblables dans les deux cas et sont caractérisés par une calcification et une dissolution très intense.
Jaubert et al reconnaissent cependant que le mésocosme est tout de même sujet à une légère eutrophisation celle-ci pouvant sans doute être réduite grâce à quelques petites améliorations.

Cette technique, bien que séduisante, demande la maîtrise de paramètres qui ne sont pas très bien définis comme l'épaisseur de la couche de sable, sa granulométrie et le type de sable utilisé.
De plus, plus que toute autre, elle nécessite beaucoup de patience et de retenue pendant la phase d'acquisition des invertébrés et des poissons.
Pour ces diverses raisons et malgré les résultats indiscutables enregistrés avec cette technique au Centre de Biologie Marine de l'Université de Nice-Sophia Antipolis, à l'Observatoire Océanologique Européen de Monaco, et au Musée Océanographique de Monaco, l'installation de ce système me semble difficilement conseillable à des aquariophiles non expérimentés.

Source:Aquariocatss Christophe Soler

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